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Bienvenue sur le site de l'Association Nationale de Retraités 
- Groupe Morbihan (56) 

C’est sous un ciel voilé que les 30 « marins » de l’ANR se sont retrouvés à Port Anna à Séné pour embarquer sur les sinagots.

Cinq d’entre nous sont restés à quai car un quatrième voilier, n’a pu naviguer faute d’équipage disponible.

Ces mythiques voiliers sont entretenus par une association «  les amis du Sinagot ». Ils sont au nombre de trois, l’un d’entre eux «  les trois frères » né en 1943, est classé aux monuments historiques, tandis que les deux autres ont été reconstruits à partir des plans originaux.

Les sinagots (du nom des habitants de Séné) sont à l’origine des bâtiments de pêche destinés essentiellement au dragage des huîtres dans le golfe du Morbihan. Les pêcheurs, très pauvres, travaillaient en famille. L’épouse était déposée sur une plage pour ramasser des coquillages. Les hommes draguaient (évidemment les épouses n’étaient plus là) et n’hésitaient pas à accoster pour piller les champs de pommes de terre pour améliorer l’ordinaire.

Après avoir rejoint nos embarcations respectives à l’aide des annexes, nous prîmes la mer, faute de vent, grâce aux moteurs des annexes pour les plus petits voiliers et du moteur du bateau pour le « trois frères » qui est plus important.

La navigation est une activité dangereuse pour la santé, car à 10H30, en passant en face du moine (rocher sculpté ressemblant à un moine), en face de l’île Bouédic, la tradition, respectée ce jour grâce aux connaissances et à la logistique de Lucien, est de boire un coup de blanc en récitant une incantation salutaire : « souviens-toi canotier, doublant le moine, il faut saluer d’un coup de blanc, sans respirer, bon vent, bonne mer, et bon courant te porteront assurément ».

Le ciel couvert jusque là, laissa place au soleil qui s’amusa à saute-mouton entre quelques nuages égarés. Le vent arrière commença à forcir légèrement et le taillevent (voile arrière) laissa filer la brise vers la misaine (voile avant) qui se gonfla fièrement.

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Quel beau spectacle que ces voiles trapézoïdales de couleur rouge ocre claquant au vent.

Nous laissâmes à bâbord l’Île aux Moines, l’appétit venant en voguant, un mouillage à l’île Berder permit un regroupement pour un pique-nique bien mérité. Et, dans cet environnement paradisiaque, les conversations ne manquaient pas de sel !

Pour tenir compte des marées, notre escale a duré trois heures, ce qui nous a permis de visiter cette île superbe. Certains, bien que n’ayant pas les mérites d’un prédécesseur qui marchait sur l’eau, ont fait une petite incursion sur le continent. En effet, à marée basse, un passage transforme Berder, en presqu’ile.

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A 15H00, tout le monde embarque pour l’aventure. Après une grasse matinée prolongée, changement de décor, avec un coefficient de marée de 110, le golfe se remplit rapidement, les courants sont trés forts et le vent s'est levé. C’est dans un ballet fascinant des voiles rouges que les sinagots se sont croisés, doublés, côtoyés en contournant l’Île aux Moines. Certains d’entre nous ont eu le privilège de barrer le bateau, et se prendre pour de vieux loups de mer, ou louves car certaines s’y sont essayées.

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Cette escapade nous a permis de découvrir que le Golfe du Morbihan est loin d’être un lac, tant ses courants sont complexes, les fonds parfois très bas à marée basse. C’est donc avec une frayeur rétrospective, que nous nous sommes demandé s’il était raisonnable de laisser certaines petites mains sur la barre.

A 17H00, nous nous garons dans le port (difficile pour un terrien d’utiliser le vocabulaire marin). C’est avec fierté que nous avons reçu notre certificat des amis du Sinagot.

Christiane et Daniel, qui n’avaient pu embarquer, nous attendaient pour nous offrir un délicieux goûter arrosé de cidre. Merci aux organisateurs pour cette magnifique journée, où même une météo favorable avait été commandée.

Et surtourt, un grand merci aux équipages qui nous ont accueillis avec gentillesse pour nous faire découvrir leur passion. Même s'ils n'ont pas fait de nous de vrais marins, à travers leurs narrations, nous avons pu nous replongé dans un pan de l'histoire du Golfe du Morbihan, qui grâce à leur dévouement perdurera.

 

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