Séjour ANCV 2019 : île de Ré
25 mai - 1er juin 2019
Premier séjour 2019, du programme Séniors en vacances / ANCV, les adhérents des Groupes Bretons réunis ont pu bénéficier de cette destination plus abordable que celle de Corse à venir. Le covoiturage suffisait pour s'y rendre, et il fut agréablement pratiqué. Séjour sous le soleil, avec de nombreuses visites de la région, même si l'isolement "îlien" était ressenti.
En voici le récit, illustré de quelques photos légendées (voir l'intégralité des photos au menu PHOTOS). Bonne visite.
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Trois kilomètres de pont franchis ...
... et nous voici sur l’île de Ré
Le séjour à ODESIA - Saint CLEMENT des BALEINES, débute le samedi 25 mai et chacun s’installe à son rythme, dans l’après-midi. Pendant le pot de bienvenue, nous sommes accueillis par Marie qui sera notre accompagnatrice pour toute la semaine. En soirée un film est proposé, afin de nous présenter l’île aux volets verts.
En son temps, COLBERT avait défini une couleur des bateaux pour chaque port. La couleur verte fut choisie pour le port de La ROCHELLE dont dépend l’île de Ré. Ainsi les volets des maisons étaient peints avec le reste des peintures des bateaux. Aujourd’hui plusieurs nuances de vert sont autorisées ainsi qu’un bleu léger et le gris.
Le dimanche 26 au matin une promenade sur le littoral nous emmène au phare des Baleines proche d’ODESIA.
Au passage nous découvrons La MOUFETTE, une écluse à poissons. Elles sont construites en pierres sans joint et nécessitent une vérification journalière à marée basse. Il n’en reste plus que 14 sur l’île, auparavant on en dénombrait 140.
L’accès aux écluses est réglementé. Seulement trois équipes de trois pêcheurs par écluse y accèdent à tour de rôle. Le droit de pêche comprend également l’entretien journalier des murs de l’enceinte. Les poissons retenus dans l’écluse sont pêchés à l’aide du Treillat et d’un sabre d’écluse. Ce dernier est également utile pour l’entretien des murs. La pêche ne peut pas être vendue et est distribuée au village.
Puis nous arrivons au phare. Le premier phare, commencé par COLBERT en 1669 et achevé par VAUBAN en 1682 est construit en pierres et le combustible est l’huile de poissons. Mais sa hauteur ne permet pas d’éviter de nombreux naufrages dans la zone à risque des rochers des Baleines. Il est décidé la construction simultanée de deux phares, le phare des Baleineaux (31 m) en mer, à trois kilomètres de la côte et le grand phare des Baleines. Ce dernier d’une hauteur de 57 m est allumé en 1849 (4 éclats blancs toutes les 15 secondes).
Dix neuf courageux montent les 257 marches : c’est un superbe panorama qui viendra les récompenser !
L’après-midi permet aux passionnés de pétanque de se retrouver pour disputer quelques parties. Après le repas une soirée spectacle nous attend sur la vie de « La Môme », évoquant les plus connus de ses hommes, et ses non moins célèbres refrains.
Lundi 27 mai nous partons pour une journée d’excursion en direction de BROUAGE.
Il y a 2000 ans BROUAGE était sous les eaux. Le golfe de SAINTONGE s’envase et au moyen âge des marais salants sont créés. La ville fondée par Jacques de PONS en 1555 sur un dépôt de galets de lest, se nomme JACOPOLIS sur BROUAGE. Elle avait pour vocation première le commerce du sel et l’on vient de partout pour acheter l’or blanc. Elle devient Ville Roy ale et dans les années 1630, RICHELIEU la transforme en une place forte. Elle compte alors 4000 commerçants et environ 1500 soldats.
Des fortifications l’entouraient qui seront modifiées à la fin du 17eme siècle, par VAUBAN. Son apogée marque aussi son déclin. Elle est au cœur des conflits opposant protestants et catholiques. Troublée par les querelles religieuses, rongée par la vase, appauvrie par le déclin du commerce du sel et aussi délaissée par le pouvoir, elle sera peu à peu abandonnée de tous. BROUAGE a été aussi le théâtre de l’amour impossible de LOUIS XIV et de Marie MANCINI, nièce du Cardinal MAZARIN. Le Roi Soleil serait monté sur les remparts pour pleurer son amour perdu. Un autre personnage fait également la renommée de BROUAGE : Samuel CHAMPLAIN né en 1570, débarque sur les terres canadiennes en 1603 et fonde la ville de QUEBEC, en 1608. Il consacrera sa vie à arpenter ces terres qui deviendront La Nouvelle-France. Après un déjeuner sympathique, nous partons pour ROCHEFORT à la découverte du musée des Commerces d’Autrefois. C’est un voyage dans le temps où l’on retrouve le charme des commerces 1900, à l’époque des boutiques et des petits métiers. Les boutiques sont reconstituées grandeur nature et offrent aux visiteurs une plongée dans leur histoire.
La soirée consacrée aux jeux - Quiz, se terminera brillamment pour notre équipe, à la deuxième place.
La matinée du mardi 28 est libre. Quelques- uns d’entre nous partent à vélo sur les nombreuses pistes cyclables de l’île. L’après-midi nous partons pour une balade pédestre dans les petits chemins au milieu des marais et des oiseaux. Ces derniers vivent dans les anciens marais salants.
Nous avons le plaisir d’admirer des aigrettes, des avocettes élégantes, des hérons cendrés, des cygnes, des échasses blanches, faucons crécerelles et quelques tadornes de belon. Les marais salants ont repris une activité. Toutes les conditions sont réunies : eau, soleil et vent. Aujourd’hui une centaine de sauniers travaillent sur l’île.
Les ânes, emblème de l’île, étaient présents sur les marais salants et afin de les protéger des piqûres de moustiques et des infections par le sel, ils ont été habillés de culottes. Tout au long de notre promenade nous découvrons le fenouil, la moutarde et le poivre des marais, la salicorne et aussi le chardon, surnommé le « cabaret aux oiseaux » car il retient et renferme la rosée. Les forêts qui bordent les côtes, luttent contre l’érosion de la mer et fixent la dune. Les principales espèces plantées sont le cyprès, le chêne vert, le pin parasol, le pin maritime et le peuplier argenté. La soirée est consacrée aux contes et légendes Rétais avec Marie et Sébastien. Nous y apprenons l’existence des « Fois », de minuscules créatures qui s’introduisent dans vos poches et murmurent à vos oreilles, perturbant l’harmonie des ménages.
Le mercredi 28 nous partons pour le sud de l’île.
Au matin nous découvrons LE BOIS PLAGE et sa superbe plage de sable fin, les GOLLANDIERES. Les rues piétonnes et son joli marché animé complètent la matinée pour le plaisir des yeux et des papilles. |
L’après-midi nous nous rendons à LA FLOTTE en passant par les vestiges de l’abbaye des CHATELIERS. Construite par les moines cisterciens au douzième siècle elle a été détruite quatre fois et abandonnée au seizième siècle. Les moines ont apporté aux Rétais le sel et la culture de la vigne, sources de richesse pour l’île pendant sept cents ans.
LA FLOTTE est la deuxième ville de l’île avec ses trois milles habitants. Après le vieux marché et ses poutres en bois du douzième siècle, nous visitons l’église Ste CATHERINE. Sa cloche nommée Armand Jean, cardinal De RICHELIEU mise en place en 1627 a été descendue en 1955, car l’usure des anneaux de soutien représentait un danger. Les vitraux sont en grande partie des dons des vignerons de l’île.
Puis le musée du PLATIN nous fait replonger dans la vie quotidienne des Rétais. La mer y tenait une place importante. Le platin est un terme rétais qui désigne l’estran, zone de sable et de vase qui se découvre à marée basse.
Le jeudi 30 nous assistons à une passionnante conférence organisée par la L P O.
Elle joue un rôle important pour la protection de la biodiversité, des espèces et des espaces.
L’île de RE est située sur la voie migratoire des oiseaux et 350 espèces y ont été répertoriées.
L’après-midi les passionnés de cartes se retrouvent et un loto achève cette journée.
Le vendredi 31 nous disposons d’une matinée libre.
L’après-midi nous mettons le cap sur la capitale de l’île, St MARTIN de Ré, ses remparts, son port, sa citadelle, son clocher observatoire. C’est le lieu le plus chargé en histoire et le plus éloquent au regard du passé. Nous passons par la porte royale donnant accès à la citadelle construite sous les ordres de VAUBAN en 1681, en seulement quarante jours. Il a ensuite ceinturé la ville de quatorze kilomètres de remparts, une magnifique étoile de fortifications, construits en douze ans. C’était une ville de garnison. Après la révolution la citadelle a servi de prison aux prêtres réfractaires.
Puis, c’était (hier) jusqu’en 1938 le point de départ (deux à trois par an) des bagnards pour CAYENNE. Aujourd’hui c’est une des prisons centrales de FRANCE. 450 prisonniers y sont détenus, 250 personnes y travaillent. Une maison L’EMBELLIE a été créée pour les familles venant rendre visite aux prisonniers. Puis nous nous rendons vers le port en empruntant le dernier trajet des bagnards avant leur départ. Au passage nous faisons un détour pour voir les ânes en culotte qui aujourd’hui promènent les enfants. Les rues piétonnes et animées, les maisons typiques d’armateurs avec les “gloriettes” s’offrent à nous sous un joli soleil.
Les plus courageux montent par un escalier très étroit (à circulation alternée !) au sommet du clocher observatoire, pour admirer un panorama complet de l’île.
Un dernier apéritif nous réunit le soir afin de clôturer cette agréable semaine.
Le samedi 1er juin c’est le départ, ...
... des souvenirs, de belles images ...