Avoir la main verte :
Savoir entretenir les plantes, être en harmonie avec elles.
L’apparition de la locution avoir la main verte employée à propos de quelqu’un qui est habile dans un domaine particulier ou dans le maniement de quelque chose est assez logique, la main se confondant alors avec la capacité à bien l’utiliser. D’ailleurs ce quelqu’un aura d’abord dû se faire la main pour acquérir son savoir-faire. Et quand le domaine où l’habileté s’exerce touche aux plantes qui, vous l’aurez certainement remarqué, sont en majeure partie vertes au printemps et en été, il était tout aussi normal qu’une personne habile dans le jardinage et l’entretien de ce qui pousse en terre soit désignée par un « elle/il a la main verte ».
Il semble que cette expression date que de la seconde moitié du XXe siècle ; et on la trouve aussi parfois sous les formes avoir les doigts verts ou avoir les pouces verts.
Se mettre au vert :
Aller se reposer, se refaire à la campagne – s’éloigner d’une situation ou d’un endroit stressant, dangereux, désagréable.
Cette expression nous vient du XIXe siècle, mais c’est déjà dès le XVIe que vert désigne les prés, la campagne, la nature qui, pour les citadins (mais certainement pas pour les paysans de l’époque) étaient un endroit où il faisait bon se reposer, s’éloigner des soucis de la vie de tous les jours…
Par extension, le vert a aussi désigné un endroit lointain ou discret permettant de s’éloigner, pour quelque raison que ce soit, d’une situation désagréable ou dangereuse. C’est ainsi que, dans le milieu des truands, se mettre au vert peut aussi signifier s’éloigner des problèmes potentiels afin de se faire oublier, au moins un temps.
Des vertes et des pas mûres :
Des choses choquantes, grossières, incongrues… des ennuis des difficultés
C’est au début du XVè qu’on commence à dire en bailler de belles, des vertes et des mûres en voulant dire « raconter des histoires licencieuses ». Car vert prend ici le sens argotique qu’on lui connaît encore aujourd’hui pour qualifier des propos osés. Quant à mûr, c’est depuis le XIIè siècle qu’il est équivalent à « adulte » comme on le trouve dans l’âge mûr. Or des propos osés ne doivent être prononcés et entendus que par des adultes
Ce n’est que plus tard que cette expression initiale a été transformée et qu ’aux vertes ont été accolées des pas mûres pour créer ce qui paraît être une répétition.
Précédée de en entendre ou en raconter, c’est le premier sens proposé pour l’expression qui est à considérer. Puis, par extension, des choses choquantes et incongrues, on est passé aux ennuis ou aux difficultés, et l’expression est alors généralement précédée d’un en voir ou en subir.
Extrait de 1000 expressions préférées des Français
Merci Martine de nous rappeler l'origine de ces expessions si souvent utilisées.
Et comme nous le conseillerait sans doute notre ami Job,
"pour ne pas en entendre de vertes et de pas mûres quand on se met au vert, mieux vaut avoir la main verte !"